Over the bridge...

Lorsque la promo s'ouvre, la seule chose visible est un petit pont de pierre en arc de cercle. Des filets de végétations et des mosaïques de mousses partent des parois pour tomber dans le vide, suspendus tels des stalagti...stalacmi...enfin des trucs en pierre, quoi !
Les fondements du pont se perdent dans un épais nuage de brume. La scène est faiblement éclairée, sans qu'on puisse voir d'où provient la lumière.

Au bout d'un moment, une imposante silhouette se détache de la pénombre et vient se poster au milieu du pont. Le géant s'accoude sur le rebord, et reste immobile. La caméra emprunte le pont, et s'approche de l'individu. Il porte une chemise à carreaux bleue-blanche-violette, de longs cheveux cuivrés et bouclés qui encadre son visage portant un masque décorée de bandes bleues et vertes.
Il tourne lentement la tête vers la caméra... Son regard est indéchiffrable, mais on peut y distinguer une étincelle de sauvagerie. Il prend la parole d'une voix à la fois profonde et apaisante, douce:

???: Salut à tous, les amis. Je m'appelle Banshee. Et je suis le nouveau monstre de la NHPW.

Il se retourne de trois-quarts vers la caméra, s'appuyant toujours sur le rebord de pierre.

Banshee: Je suis venu des landes brumeuses de Grande-Bretagne pour répandre la joie, le rire, le sens de la fête dans le monde de la lutte professionnelle américaine. Moi et mes copains on a déjà mis le boxon dans quelques compagnie des États-Unis, alors on a décidé de changer d'air et on est venus signer ici, dans cette nouvelle compagnie indépendante. Il y a plein de lutteurs agiles, très techniques, etc, c'est bien beau, mais il vous manque un truc: le brawling! Les frangins Carter vous en ont peut-être déjà donné un aperçu, mais en Irlande et en Écosse, on ne lutte pas, on cogne! L'hémoglobine se mélange à la sueur et à la bière, et ÇA, c'est la vraie liqueur de la victoire! Alors, avec mes copains, on va vous vous faire danser au son de la cornemuse, du violon, du fiddle, de l'accordéon et du bodhran! Pas vrai, les gars ?

La caméra s'écarte de Banshee pour montrer deux autres individus arrivés sur le pont: un de petite taille habillé en banquier londonien, chapeau melon et parapluie, avec un masque vénitien blanc sur le visage, et un autre, très grand, vêtu intégralement de noir, de longs cheveux noirs luisants et lisses, le visage cireux, les yeux maquillés de noir. Le plus petit s'adresse à Banshee:

???: Banshee, Banshee, tu devrais soigner un peu mieux tes entrées, tout cela manque de style.... on croirait un délégué syndical qui s'adresse à des grévistes anglais.

Banshee: Hyde, ferme-là tu veux ? Tu n'as aucun sens du contact avec la foule! Moi au moins je sais parler au public!

Le troisième homme les coupe d'une voix forte mais posée:

???: Silence, vous deux! Comment voulez-vous qu'on nous prenne en sérieux si vous n'arrêtez pas vos discussions de piliers de comptoirs devant les caméras ?!

Banshee: Hoa, c'est bon, ça va, désolé, Oberon...

Hyde: Vous avez raison, patron, acceptez mes excuses.

Oberon: Retournez au carrosse, je finis les présentations.

Hyde salue la caméra en portant la main à son chapeau, puis il disparait dans la brume et l'obscurité avec Banshee qui lui colle une grande claque dans le dos.
Oberon se tient face à l'objectif, l'air grave, mais avec un petit rictus en coin:

Oberon: Ha, ces deux là.... ils ne pensent qu'à faire la fête, se saouler et se taper dessus. Mais heureusement que je suis là pour penser à leur place, c'est ce qui nous a souvent mené au top des fédérations que nous avons écumé.
Vous vous demandez peut-être qui nous sommes ? Et bien, en quelques mots, voilà qui nous sommes: des amis. Des copains, des compagnons de boisson. Nous nous sommes allié il y a longtemps de cela pour devenir le gang le plus redouté et le plus efficace du circuit. C'est chose faite aux États-Unis, il n'y qu'ici à la NHPW que nous n'avons pas répandu la terreur, le frisson, l'angoisse, le rire et la démence.

Préparez-vous pour la danse, regardez votre pied commencer à taper tout seul, et sentez ce petit vent qui apporte la magie et le murmure du Petit Peuple. Nous sommes les Folks, nous sommes vos amis. Et entre amis, on partage les bonnes choses, les ceintures par exemple...

Oberon esquisse un sourire glacial et pivote sur lui-même, disparaissant dans le brouillard qui se fait de plus en plus dense, jusqu'à ce que la vidéo se coupe.

La promo s'ouvre dans un jardin envahi par le brouillard. On peut distinguer la silhouette fantômatique et menaçante d'une immense demeure rappelant un manoir anglais. Est-ce le crépuscule ? Les aurores ? Aucun moyen de le savoir, à cause du manque de lumière.
La caméra nous promène à travers les nappes de brumes, nous montrant ici et là des bosquets, des taupières, des bancs de geraniums, un étang, une petite statue de marbre en partie recouverte de mousse. Puis nous arrivons à un petite table en fer forgé, où est assis Mr. Hyde, un des étranges individus entrevus récemment qui se font appeler les Folks. Celui-ci tient une tasse de thé dans la main droite, la main gauche tenant un numéro du Times. Sur la table sont posés une magnifique théière en porcelaine, un paquet de petits biscuits secs, une des tranches de cake anglais disposés sur un petite soucoupe.

Mr. Hyde pose délicatement sa tasse sur la table, et porte son attention à la caméra. Malgré son masque blanc qui lui recouvre tout le visage, on entend distinctement ses paroles, où l'on peu déceler un fort accent londonien.

Hyde:Good Morning. Vous m'avez peut-être reconnu, je suis Mr. Hyde, un de vos amis. Comme Banshee a déjà fait sa petite présentation théâtrale, à mon tour maintenant.

Messieurs, je suis choqué. Profondemment choqué qu'une compagnie florissante telle que la NHPW se contente d'une aussi piètre division extrême. Certes, le champion hardcore actuel, Kentaro, mérite son titre, je ne le dénie pas. Mais voir ce jeune voyou négligé et éructant, Jerry Van Halen, devenir number one contender au titre hardcore, ça non, je ne peux l'accepter. Il y a des limites au spectacle, tout de même!

Tout ce qu'il y a d'extrême chez ce garçon, au demeurant fort sympathique d'ailleurs, c'est sa coupe de cheveux d'un kitsch écoeurant et sa musique de sauvages. De plus, qu'a t'il fait pour prétendre au titre hardcore ? Gagner une bataille royale ? C'est bien joli mais quand il faut se manger des coups de chaises dans la gueule, aterrir avec élégance sur une table, savoir faire avec les punaises qui vous collent à la peaux, virer des lutteurs par-dessus la troisième corde, ça ne sert à rien!

Et un seul challenger, ça ne suffit pas. Il n'y a aucun challenge, aucune pression, avec un seul adversaire. C'est pourquoi moi, je défie Kentaro en même temps que Jerry Van Halen, dans les règles du hardcore. Je vais vous montrer comment, outre-Atlantique, nous mélons spectacle, technique, et style. Et comme je vous défie, en bon gentleman je vous laisse le choix des armes, à vous ou à la direction.

Mr. Hyde reprend sa tasse de thé, pose son journal sur la table, prend un petit biscuit et le montre à la caméra.

Hyde: Vous voyez ce bisuit sec ? Il va me permettre de vous montrer ce que dont je suis capable, car pour nous, les Anglais, il n'y a rien deplus hardcore...

Il trempe son biscuit dans son thé!!!!

Hyde:. ..que de tremper quelque chose dans du thé, du café, de la soupe, du whisky, du gin, de la bière, ou dans n'importe quel autre liquide. Ce n'est pas pour rien q'à Londres, nous avons un Musée des Instrument de tortures! See you later, folks!

Il lève sa tasse de thé en direction de la caméra pour un toast, et la brume envahit l'image de plus belle.

Nous sommes dans un pub typiquement britannique. La salle est plongée dans la pénombre, une légère nappe de fumée flotte dans l'air, on entend que la faible rumeur des conversations de clients, et une gig irlandaise en fond sonore. Mais l'atmosphère paisible de ce bar est troublée par un formidable éclat de rire, venant du fond de la salle.

Dans le coin le plus sombre et le plus isolé du pub, à la table la plus craseuse, sont assis les trois Folks: Oberon, Banshee et Hyde. Banshee et Hyde ont tous les deux une pinte de bière crèmeuse devant eux, Oberon n'a pas encore touché à son verre. Le grand lutteur au teint blâfard regarde dans le vide, Hyde semble froid comme une statue, alors que Banshee pleure de rire.

Banshee:...vraiment, j'adore ces gars! Ils sont tous les deux aussi tarés l'un que l'autre, ils feront de bons adversaires, j'en suis sûr!

Hyde, d'un ton sceptique: Encore faudrait-il qu'ils arrivent à l'heure, cette fois...

Banshee: N'empêche, j'aimerais bien affronter l'ainé, le Magnus, là... il doit être coriace en bagarre de rue, malgrè son attitude de bon père de famille.

Hyde: Ceux là, c'est les pires! Les plus sages en apparence sont souvent les plus sauvages.

Banshee: Ou un concours de beuverie, à la limite...

Oberon se tourne d'un air agacé vers ses deux amis et frappe du poing sur la table.

Oberon: Bon sang, mais vous ne pensez donc qu'à picoler et à vous mesurer aux autres dans des jeux puérils comme ces loques des Super Pub Brothers ? On est ici pour gagner des titres et répandre la peur, le frisson, l'angoisse, le rire! Pas pour faire bailler le spectateur devant des concours d'ivrognes!

Banshee approuve de la tête et porte sa pinte à ses lèvres.

Banshee: Ha mais moi je suis d'accord avec toi, Oberon. Je dis seulement qu'on peut surement faire tout ça en s'amusant.

Hyde: Parle pour toi, gros phoque! Le hardcore, c'est du sérieux. Ce bouffon japonais de Kentaro a de la chance d'être encore champion à l'heure qu'il est. Je l'avais dit que ce Van Halen ne vallait pas un clou. Et voilà qu'on le recase dans un scramble match extrême avec d'autres amateurs et le champion en titre. Ca va être un vrai désastre...

Banshee: Moi, j'te règlerai ça avec une bonne baston générale...

Oberon soupire de lassitude, tandis que Hyde boit une gorgée de sa bière. Lorsqu'il reprend la parole, son élocution est déjà moins assurée.

Hyde: Moi, zzzze vais leur montrer ce que c'est-hop !... zge z'est qu'un gentleman du hip! du hardcore! Du flegme... de l'inventivité, et une bonne dose d'humour british! Hop! Hahahahaha!

Hyde termine sa bière, dodeline de la tête, et s'écroule finalement face contre la table, son chapeau melon roulant devant lui. Banshee le regarde en secouant la tête.

Banshee: Ha, ces Anglais...'tiennent pas l'alcool!

Oberon: En tout cas, j'espère que ces outres pleines de vodka qu'on affronte au prochain show tiennent moins bien que Hyde, parce que sinon on est mal barrés. Et si on est mal barrés, je sens qu'il n'y a qu'une seule chose qui pourrait me redonner le moral...

Le chef des Folks se penche vers Banshee et murmure d'u nton doucereux et menaçant:

Oberon:... jouer du violon!

Banshee se recule sur sa chaise, effrayé, renversant sa bière au passage. Le géant hirsute fait le geste de se protèger avec les bras, et implore:

Banshee: N-n-nooon.. Non! Tout mais pas ça! Pas du violon!

Un sourire de satisfaction vient étirer le visage diabolique d'Oberon.

Oberon: Alors vous avez intérêt à être à la hauteur face à la famille Vengence lors du prochain show! En attendant, j'ai une stratégie à vous proposer, et j'ai besoin qu'Hyde soit attentif, alors va commander du café... Beaucoup de café!

Banshee se lève et file au comptoir, Oberon regarde la caméra, l'air à la fois déséspéré et amusé:

Oberon: Qu'est-ce qu'on ferait pas pour les copains...